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Aabsinthe
12/12/2007
 
Pour commencer du bon pied, si vous vous présentiez pour ceux qui ne vous connaissent pas encore.

Pierre< /b> (guitare/chant) : Nous nous sommes formé en 2001. Au départ, il n’y avait que Sylvain (batterie), Hugo (guitare) et moi. Nous avons galéré à trois pendant un petit moment, et en 2003 nous avons enfin recruté les deux Romain, aux postes de bassiste et de clavieriste. Nous avons ensuite autoproduit notre 1er album en 2005, « The Loss Of Illusions », distribué un peu plus tard par Rupture Music. Grâce à cet album nous avons pu faire quelques concerts. En 2007, nous avons enregistré notre 2nd album, « In Search Of Light », qui devrait bientôt être disponible un peu partout en France, et dans quelques autres pays d’Europe.

Vous êtes classé dans le genre death mélodique, mais en écoutant l’album, on se rend compte qu’il y a quelque chose en plus, comment qualifieriez vous votre musique?

C’est très dur de répondre à cette question, nous n’avons pas le recul nécessaire pour qualifier notre musique. Personnellement, je dirai que nous évoluons entre plusieurs genres. Il y a bien sûr un peu de death dans le lot, mais aussi des choses beaucoup plus lourdes et profondes. J’aime bien le death metal, mais ce n’est pas vraiment une musique qui me prend aux tripes. C’est pourquoi nous incluons de la mélodie et de lenteur à cette base « brutale », histoire de varier les saveurs, n’en déplaise aux puristes.

Par rapport à « The Loss of Illusions », comment voyez vous votre évolution ?

Il est évident que nous sommes allé beaucoup plus loin dans la complexité. « The Loss Of Illusions » est un album quelque peu naïf, comme beaucoup de premiers essais. Avec le nouvel album, nous ne voulions pas créer de l’émotion facile avec des twin guitars ou des arpèges mielleux comme ça a pu être le cas auparavant. Nous avons donc durci le propos, envisagé la mélodie sous un autre angle, créé plus de dissonances, tout cela dans le but d’interpeller l’auditeur. Nous comprenons que tout le monde ne pourra pas nous suivre dans cette voie, car il faut une certaine patience pour apprécier nos nouveaux morceaux dans leur globalité et leur complexité, d’autant plus que nous avons parsemé ce chemin d’embûches. Nous voulons que les auditeurs s’impliquent vraiment, qu’ils soient actifs et non passifs. Si c’est pour bouffer des cacahuètes en se grattant les couilles, pas avec la même main j’espère, ils peuvent passer leur chemin, Aabsinthe n’est pas fait pour eux, ils s’ennuieront à mourir.

Pour en revenir à « In Search of Light », y a-t-il un concept, ou juste des idées, des émotions misent ensemble ? Qu avez-vous voulus faire passer dans cet album ?

Il s’agit plus d’idées et d’émotions comme tu dis, il n’y a pas vraiment de concept. L’idée que nous avons voulu faire passer, aussi bien dans la musique que dans les textes, c’est que nous allons droit à notre perte, en tant qu’individus mais aussi en tant qu’espèce. Nos actes, notre comportement au quotidien nous poussent chaque jour vers la sortie. Si nous voulons trouver la lumière dont il est question dans le titre, il faut que les mentalités changent, essayer de tendre vers quelque chose de supérieur à ce que nous sommes actuellement. Nous ne donnons évidemment aucune réponse à ce problème, et ne faisons la leçon à personne. Je jette juste toutes mes angoisses et mon pessimisme dans mes textes, ce qui me permet d’ailleurs de ne pas être trop lugubre dans la vie de tous les jours. Tout ceci explique également pourquoi ce nouvel album est plus sombre que le précédent.

Dans l’ensemble, les morceaux sont assez longs, pourquoi avoir choisi ce « format » là ?

Nous avons besoin de ressentir notre musique, de véhiculer des émotions, de créer des ambiances, ce que nous n’arrivons pas à faire dans un format traditionnel. Si un jour nous arrivons à écrire des morceaux courts qui nous satisfassent vraiment, nous serons très heureux, parce que c’est bien moins chiant à structurer. Plus sérieusement, peu importe la durée d’un morceau tant qu’il transmet quelque chose. La musique ne devrait pas être formaté comme elle l’est actuellement. J’ai l’impression que nous vivons sous le diktat des majors et des radios, et dès qu’un morceau dépasse les 5 minutes, peu importe le style, les gens ne trouvent plus ça normal. Pourquoi ? Si aujourd’hui les gens n’ont plus la patience de se laisser transporter par un album de plus d’une heure, c’est tout de même grave. Bien sûr, un « Reign In Blood » de 60 minutes serait chiant à mourir, cet album est parfait dans son format très court car il est très intense du début à la fin. Mais notre musique à besoin de temps pour s’épanouir et prendre son sens, car nous essayons d’y insuffler du dynamisme et des variations.

En parlant de longs morceaux, d’où vous est venu l’idée et l’envie de faire « A Long Walk to Touch the Sun » qui dure tout de même 18,49min ?

Nous voulions une pièce maîtresse sur cet album, un morceau qui dominerait les autres par sa longueur et son impact émotionnel. Mais nous n’avions pas prévu qu’il dure aussi longtemps. Nous pensions au départ qu’il ferait une douzaine de minutes mais, une partie s’ajoutant à une autre, nous avons vite perdu cet objectif. Qui plus est, la partie finale au violoncelle a été improvisée et a également rallongé le morceau de façon conséquente. Le top aurait été que ce morceau fasse encore quelques dizaines de secondes supplémentaires, afin que l’album dure 66 minutes et 6 secondes, mais nous avons lamentablement échoué. En tous cas, ce morceau semble avoir capté l’attention de la plupart des gens qui ont pu l’écouter, et ce n’est pas grâce à Belzébuth.

Avez-vous beaucoup de concerts prévus pour la promo de l’album ?

Pour le moment, pas grand-chose, seulement deux concerts en compagnie de The Old Dead Tree, à Lyon et Limoges. Mais les choses devraient se débloquer prochainement, avec la sortie de l’album. Nous essayons de nous entourer de personnes compétentes et motivées, donc nous verrons ce qui adviendra. Toujours est-il que les choses ne vont pas venir toutes seules, nous allons donc devoir redoubler d’effort, car il est excessivement difficile pour un groupe comme le notre de trouver des dates sans se ruiner.

Pour l’avenir, vous voyez Aabsinthe tendre vers quoi musicalement?

Impossible de répondre à cette question pour le moment, mais je pense que ce sera sombre. Très sombre…


Blâam
 
http://www.aabsinthe.com
 
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